La butte qui domine de plus de 100 mètres la route d’Orléans à Paris (actuelle RN20) a toujours été un emplacement stratégique. Voir arriver ses ennemis de loin ou pouvoir prélever des taxes sur les marchandises transitant vers la capitale était en effet un avantage indéniable pour le seigneur des lieux. Thibaud File Etoupe, le premier comte de Montlhéry, a construit le premier château sur le site au Xe siècle. A cette époque, les fortifications sont en bois et la tour principale, le donjon, est placée sur une butte artificielle. C’est à son fils, Guy 1er, que l’on doit le premier bâtiment en pierre.
Après de nombreux conflits avec les maîtres des lieux, le roi de France Louis VI finit par faire du château une de ses possessions au début du XIIe siècle. Ce n’est que le début d’une histoire qui sera marquée par de nombreux sièges, destructions et reconstructions. Au XIVe siècle, pendant la guerre de cent ans, les Anglais conquièrent ce verrou de la défense française vers Paris. Lors de la bataille de Montlhéry qui oppose en 1465 le souverain français Louis XI au Duc de Bourgogne, Charles le téméraire, la forteresse sert de base arrière.
Après une longue série de troubles et pillages pendant les guerres de religion du XVIe siècle, le château de Montlhéry est définitivement démantelé sur ordre d’Henri IV en 1590. Le point culminant de l’Hurepoix n’a plus de rôle militaire. A partir ce époque, seule la tour reste intacte au milieu des ruines des remparts et autres parties du château rasées. Après une période d’abandon, les lieux retrouvent une nouvelle vie au XIXe siècle avec l’arrivée de scientifiques et inventeurs qui utilisent son altitude pour réaliser des expériences.
En 1822, François Arago, accompagné de Louis Joseph Gay-Lussac et Urbain Le Verrier, entreprennent de calculer la vitesse du son en tirant un coup de canon du sommet de la tour par nuit noire, visible et entendu à l'observatoire de Villejuif. En 1823 fut installée une tour de Chappe au sommet, visible depuis Fontenay-aux-Roses et Torfou. Le 5 juin 1874, Alfred Cornu mesure à son sommet la vitesse de la lumière depuis l'observatoire de Paris. A la veille de la première guerre mondiale, un inventeur nommé Defieber y teste même un modèle de parachute !
Cette vie trépidante durant près de mille an a endommagé l’édifice. Malgré des murs atteignant les 2 mètres d’épaisseur, les six étages du "phare de l’Essonne" perdent de leur éclat. En 1992, le public n’a plus accès à l’intérieur de la tour pour des raisons de sécurité. Des travaux de consolidation sont entrepris à partir des années 2000. Il s’agit surtout d’améliorer l’étanchéité et de sécuriser la plateforme au sommet de la tour. Dans les années 1840, certaines fissures ont été réparées avec des briques pour faciliter la réversibilité des réparations. Ces grands travaux ont eu aussi pour but de redonner à l’édifice son aspect d’origine en remplaçant ces "intruses" par des blocs de grès identiques au reste de l’édifice. La tour se refait une beauté jusqu’en 2009, date de la fin des travaux.
Tour de Monthléry
Du samedi 16 avril au dimanche 30 octobre, auront lieu des visites tous les samedis et dimanches de 14h à 18h (la dernière montée étant prévue à 17h40). Sans réservation, vous pouvez vous rendre directement au pied de la Tour afin d'acheter vos billets.
Tarifs : 2 € pour les visites accompagnées, 5€ pour les visites guidées sur réservation en semaine pour les groupes.