C’est avec "une grande tristesse" que les conseillers départementaux de l’Essonne ont appris la disparition de leur "collègue" Serge Dassault ce lundi 28 mai. Réunis en séance publique, ils finissaient tout juste de délibérer quand l’annonce de son décès "des suites d’une défaillance cardiaque" est parvenue jusqu'à l’Assemblée départementale d'Évry. Une minute de silence a été observée en premier hommage à la mémoire de celui qui aurait dû siéger parmi eux ce jour-là.
"Chef d’entreprise d’un fleuron de l’industrie française, ancien sénateur, ancien maire de Corbeil-Essonnes et conseiller départemental, Serge Dassault était un élu viscéralement attaché à l’Essonne, a rappelé le président du Département François Durovray. Nous avons tous connu sa bonhomie qui tranchait avec la fermeté de ses convictions. C’était un homme qui aimait les gens et qui s’est toujours engagé avec générosité pour son département et sa ville".
La politique n’est toutefois que la "deuxième vie", par ordre chronologique, de l’héritier de l’empire Dassault. Né le 4 avril 1925 à Paris, il est le fils de Marcel Dassault, le fondateur de Dassault Aviation. Après un passage par Polytechnique, il entre à 26 ans dans le groupe familial comme ingénieur, en 1951. Il œuvrera notamment à la mise en service des premiers Mirage F1, puis du Rafale. À la mort de son père en 1986, il reprend les rênes de l’entreprise et en devient le PDG, fonction qu'il occupera jusqu'en 2014.
Mais c’est pour son engagement en politique locale que les Essonniens le connaissaient le mieux. En 1977, l’avionneur se lance à la conquête de la mairie de Corbeil-Essonnes. Dix-huit ans et plusieurs tentatives plus tard, il est élu maire de la ville en 1995 et le restera pendant quatorze ans, jusqu'en 2009. Serge Dassault a aussi été conseiller régional, conseiller général et sénateur de l’Essonne jusqu'en 2017. En 2015, il avait retrouvé les bancs de l’Assemblée départementale, toujours sur le canton de Corbeil-Essonnes, avec le statut privilégié de "doyen". C’était la politique qui, selon lui, le maintenait en vie.
Depuis 2004, Serge Dassault était également le patron du groupe Socpresse, rebaptisé Dassault Media, auquel appartient le quotidien national Le Figaro.