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Faire parler les ondes

Publié le : 28.05.2014, dernière mise à jour : 29.06.2015

On pourrait croire un tsunami impossible sur nos côtes, pourtant ce phénomène est mondial. Basé à Bruyères-le-Châtel, le Centre d’alerte aux tsunamis (CENALT) veille sur la Méditerranée occidentale et l’Atlantique nord-est. En cas de danger, l'alerte est donnée en moins d’un quart d’heure.

Un analyste du CENALT au travai © CEA

Un analyste du CENALT au travail © CEA

Les oreilles de la Terre et de la mer

Lisbonne (Portugal) en 1755, Messine (Sicile) en 1908 mais aussi Boumerdés en Algérie en 2003, des tsunamis se produisent régulièrement dans l’Atlantique et en Méditerranée. Des séismes en Afrique du nord peuvent provoquer une vague atteignant les côtes françaises en une heure. Loin de là, dans la cellule opérationnelle du CENALT, les courbes des sismographes, marégraphes et les cartes constellées de points de couleur représentant les stations de mesure scrutent en temps réel les mouvements de la terre et de l’eau.

Les tremblements de terre de magnitude supérieure à 5,5 situés à moins de 100 km des côtes ou en mer sont surveillés de jour comme de nuit par les sept analystes du centre. "Les tsunamis sont causés par des déformations du plancher sous-marin pendant un tremblement de terre" explique François Schindelé, expert international au Département d’analyse et de surveillance de l’environnement du CEA, dont le CENALT fait partie. Au fond de la pièce, les actualités télévisées tournent en boucle pour guetter l’annonce d’une catastrophe naturelle. "Les médias vont parfois plus vite que nos mesures des ondes sismiques" souligne le même expert.

 

"Aucun Centre d'alerte aux tsunamis n'est entièrement automatique"
François Schindelé

 

Soudainement, une voix électronique annonce un tremblement de terre dans l’hémisphère sud. Un point rouge apparaît simultanément à l’épicentre supposé du séisme sur l’immense planisphère digital. Minute après minute, l’onde sismique se propage sous nos yeux en direction du Pérou. Connecté à un réseau mondial, le CENALT est équipé d’un système automatique d’alerte dès qu’un évènement sismique important survient. Evènement lointain mais aussi activités humaines, le Terre et la mer ne cessent de trembler. L’équipe de 12 spécialistes du CENALT est là pour décrypter en temps réel cette multitude d’informations.

"Le passage des ferrys du matin provoque des mini-vagues sur nos côtes méditerranéennes" relève non sans humour le même expert. Malgré les technologies de veille sophistiquées et une échelle des risques de tsunami établie par la communauté scientifique internationale, l’avis d’un expert reste essentiel pour ne pas multiplier les alertes inutiles. L’opérateur d’astreinte au CENALT doit également estimer la gravité de ce tsunami et prévenir la Sécurité civile en moins de 15 minutes. La progression de la simulation informatique devrait faciliter la mission d’information et de prévention de cette structure reconnue dans toute l’Europe mais l’évaluation du risque restera humaine.

 

Comprendre les tsunamis

Grâce à une collaboration internationale, les données d’une centaine de marégraphes mesurant en continu les variations du niveau de la mer sur les côtes méditerranéenne et atlantique sont transmises au CENALT. "Avec ces appareils qui peuvent mesurer une montée des eaux de 5 cm, de plus en plus de tsunamis sont détectés !" poursuit le responsable. Mis en relation avec les informations des sismographes surveillant les mouvements de la croûte terrestre, ces informations permettent de mieux comprendre quel type de tremblement de terre provoque un tsunami.

L’épicentre précisément localisé et le déclenchement du tsunami confirmé, l’itinéraire des vagues successives peut être prévu avec une bonne précision (voir notre diaporama). La position de la faille en cause lors du séisme  détermine le bassin concerné et la profondeur sous-marine la vitesse de propagation (500 km/h en Méditerranée au large et 40 km/h en bord de côte). Des outils de simulation informatique développés par le CEA sont déjà utilisés en Polynésie française pour donner l’alerte. L’arrivée à Tahiti du tsunami japonais de 2011 a ainsi été anticipée avec plusieurs heures d’avance, permettant aux populations de se mettre en sécurité. Cette technologie est maintenant expérimentée pour la Méditerranée où les distances sont beaucoup plus courtes. Grâce à des logiciels de simulation tournant sur son supercalculateur PARA, le CENALT a déjà reproduit avec une grande fidélité la trajectoire de la vague provoquée par le séisme algérien de Boumerdés en 2003. La progression de la vitesse de calcul laisse espérer une mise en œuvre opérationnelle sous nos latitudes dans un futur proche.




Les vagues sous surveillance
plein écran

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