Notre département possède un patrimoine naturel remarquable et varié. Quatre régions naturelles constituent l'Essonne : le Hurepoix, la Brie, la Beauce et le Gâtinais français. Chacune d'entre elles apporte sa spécificité et son caractère à la richesse de notre territoire.
Avec 25 % de son territoire occupé par des milieux naturels, l’Essonne possède une biodiversité particulièrement riche et variée. Des paysages aussi différents que les pelouses calcicoles, les platières, ou les zones humides coexistent. Le territoire se distingue également par une trame verte (forêts, friches, landes, prairies...) et bleue (rivières, étangs, marais...) qui structure ses paysages.
Par ailleurs, environ 240 hectares de carrières sont présents en Essonne. Elles ont contribué à faire de l'Essonne un des berceaux historiques de la géologie en tant que science.
Toutefois, l'urbanisation intense au nord du département exerce de multiples pressions sur le patrimoine naturel. Il est alors nécessaire de mener une politique active de préservation, d'autant plus que certaines richesses naturelles sont très fragilisées...
Territoire à l'identité écologique et paysagère affirmée, l’Essonne abrite des milieux naturels particulièrement variés. Elle est également riche de nombreuses espèces animales et végétales.
Au sein des espaces naturels, les milieux boisés sont majoritaires (environ 86%), mais ils laissent place en de nombreux endroits à des milieux "ouverts" (prairies, pelouses sèches, landes...) variant selon le relief et la nature du sol :
D'après une étude réalisée en 2011 par le Conservatoire botanique national du bassin parisien, la flore de l’Essonne présente les caractéristiques suivantes :
Ce terme désigne l'extraordinaire richesse du monde vivant : ce concept englobe la diversité au sein des espèces (diversité génétique) et entre espèces (diversité spécifique), ainsi que celle des écosystèmes (diversité écosystémique) qu'ils soient terrestres ou aquatiques. Il comprend l'ensemble des microorganismes, des champignons, des plantes, des animaux, des milieux naturels (même artificialisés) ainsi que les différentes interactions qui s’établissent entre ces éléments.
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BIBLIOGRAPHIE
Quatre régions naturelles composent les paysages essonniens.
Les vallonnements de cette région au relief marqué sont couverts de vastes massifs boisés (exemple : forêt de Dourdan).
L'Orge, l'Yvette, la Bièvres et la Rémarde s’écoulent dans des vallées encaissées. Leurs bassins versants ont conservé en amont des paysages pittoresques.
Le sous-sol, principalement argileux et sableux, est favorable au maraîchage et aux cultures florales. Quelques prés et vergers témoignent encore d’activités rurales traditionnelles. Les cultures céréalières et betteravières se localisent quant à elles sur les plateaux limoneux.
Cette micro-région correspond à la terminaison sud-occidentale d’un vaste plateau qui s’étend sur la majeure partie de la Seine-et-Marne. Très plate et peu élevée (80 m d’altitude), elle est entaillée par les vallées de l’Essonne, de l’Yerres et de la Seine. L’érosion provoquée par ces cours d’eau a mis à jour différents affleurements rocheux sur les versants (calcaires, meulière de Brie, marnes).
La grande culture est développée sur les sols limoneux des plateaux. Un réseau de mares et mouillères, autrefois beaucoup plus nombreuses, ponctue encore les exploitations agricoles.
Les quelques collines sableuses sont couronnées de boisements (exemple : butte de Vert-le-Grand…). En rive droite de la Seine, les sols pauvres et humides sont occupés par la forêt de Sénart.
Les basses vallées de l’Essonne et de la Juine sont occupées par de vastes marais tourbeux dont la valeur écologique est reconnue au niveau européen.
L'entablement de ce vaste plateau, dont l’altitude moyenne est d’environ 155 m, est composé par les calcaires dits d'Étampes.
Sur sa riche couche de "lœss" (limons éoliens déposés lors des dernières périodes glaciaires) se développe une agriculture intensive (betterave, céréales, maïs…). Les cultures sont irriguées par des forages puisant dans la nappe phréatique de Beauce. Dans le secteur de Méréville, de nombreuses cressonnières occupent les fonds de vallées.
Contrairement aux étendues monotones du Loiret et de l'Eure-et-Loir, la Beauce essonnienne reste relativement vallonnée. La rivière Juine, ainsi que ses affluents la Louette, la Chalouette et l’Éclimont, contribuent à diversifier ces paysages de grande culture.
En limite avec le Loiret et la Seine-et-Marne, s’étend la partie occidentale du plateau du Gâtinais. Cette région préservée est traversée par les hautes vallées de l'Essonne, de l'École et par de nombreux vallons secs.
Les boisements y sont nombreux sur les versants sableux et les crêtes rocheuses. Ces forêts se rattachent au grand massif de Fontainebleau dont elles constituent la prolongation.
Des paysages pittoresques ponctuent les coteaux calcaires et les plateaux gréseux : des pelouses sèches et des landes à bruyères, qui abritent une grande richesse écologique (insectes, reptiles, orchidées…), témoignent de pratiques agricoles anciennes. Ces paysages typiques, constitués d’anciens pâturages ovins, sont aujourd’hui abandonnés et s’enfrichent progressivement.
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BIBLIOGRAPHIE
Les sites géologiques représentent environ 240 hectares en Essonne. De très nombreuses carrières, anciennes ou contemporaines, ont été ouvertes sur les coteaux et dans les fonds de vallées. Ces exploitations révèlent la grande "géodiversité" du substratum essonnien (sable, grès, argile, calcaire et meulière).
Le Département est d'ailleurs l’un des berceaux historiques de la géologie en tant que science : Au XVIIIe siècle, Guettard et Lavoisier y dessinent en effet les premières cartes minéralogiques, puis au XIXe Alcide d’Orbigny décrit les couches de la région d'Etampes.
L'Essonne abrite également la première Réserve Naturelle Nationale de France créée en 1989, qui préserve des couches de référence datant de 30 millions d’années environ.
Ces sédiments, datés de l’époque dite "stampienne", se composent, entre autres, de sables déposés par la dernière mer ayant occupé le bassin parisien. Qu'ils soient très fossilifères ou extrêmement purs, ces sables sont dénommés "sables de Fontainebleau". Une partie de ceux-ci s’est solidifiée selon des processus chimiques complexes pour donner naissance aux grès de Fontainebleau qui composent des chaos rocheux impressionnants dans le secteur du Gâtinais.
Autre curiosité locale, d’épais dépôts de tourbe, datés du Quaternaire, se sont déposés sur plus de 15 mètres d’épaisseur dans les vallées de l’Essonne et de la Juine. Ils ont été intensément exploités comme combustible depuis le Moyen-âge jusqu’à la seconde guerre mondiale, laissant de nombreuses traces dans les paysages (étangs, fosses, digues, canaux...).
Exceptionnel mais fragile, ce patrimoine scientifique, paysager et culturel contribue à l’identité paysagère de l’Essonne. Sa valeur est souvent d’ordre nationale, voire internationale. En outre, les carrières sont des lieux témoins : elles abritent souvent des éléments du petit patrimoine industriel témoignant d’anciens modes d’exploitation des ressources locales.
La géodiversité désigne la diversité du monde minéral. Ce terme intègre les différentes facettes de la diversité du sous-sol (roches, minéraux, fossiles, sols), ainsi que l’ensemble des processus dynamiques qui les génère (érosion, sédimentation…).
Bien qu’inerte, ce patrimoine est important car il explique l’organisation des paysages, influe sur la biodiversité et conditionne les activités humaines qui s’exercent en surface.
La "trame verte et bleue" (TVB) correspond à un ensemble de réseaux plus ou moins interconnectés d’espaces naturels, verts et agricoles. Ce maillage écologique matérialise les échanges nécessaires qui doivent être maintenus (voire restaurés) entre les différents écosystèmes d’un territoire pour en garantir la fonctionnalité et la pérennité.
La fragmentation et la destruction des milieux naturels par l’urbanisation et les infrastructures sont parmi les principales causes de régression de la biodiversité. D’où la nécessité de préserver et reconquérir les différents maillages des écosystèmes.
Mesure phare des lois issues du Grenelle de l’environnement, la notion de Trame verte et bleue (TVB) vise à permettre les déplacements des animaux, la dissémination des plantes et le bon fonctionnement des milieux naturels. Elle permet de lutter contre la fragmentation des milieux naturels en préservant, confortant ou en reconstituant des échanges naturels à différentes échelles de territoire.
La TVB est donc une démarche qui vise à permettre aux espèces animales et végétales de circuler, s’alimenter, se reproduire… et donc d’assurer leur cycle de vie.
La TVB est aussi un outil d’aménagement durable des territoires, au service de la faune, de la flore… et des habitants. Elle permet d’inscrire la préservation de la biodiversité dans les décisions d’aménagement (urbanisme, agriculture, voies de transport, etc.). Cette notion doit désormais être prise en compte dans les documents d’urbanisme des collectivités territoriales (Plan local d’urbanisme, Schéma de cohérence territoriale).
En Essonne, les principales continuités écologiques sont les suivantes.
- l’Arc boisé sud francilien (vaste « écharpe forestière » traversant l’Essonne du Sud-Est au Nord-Ouest),
- les buttes et coteaux boisés,
- les réseaux de platières gréseuses et pelouses calcicoles,
- les réseaux de haies, bosquets et vergers sur les plateaux agricoles,
- les jardins, espaces verts et délaissés en zones urbaines et périurbaines, etc.
- les cours d’eau (Seine, Orge, Yvette, Yerres, Essonne, École et leurs affluents),
- les plans d’eau naturels ou artificiels (étangs, anciennes gravières…),
- les zones humides occupant les fonds de vallées (marais, tourbières…),
- les réseaux de mares et mouillères sur les platières et les plateaux agricoles,
- les sources, etc.
De nombreux intervenants publics ou privés œuvrent d’ores et déjà en faveur de la TVB : État, Région, Département, PNR, syndicats de rivière, communes, entreprises, agriculteurs, forestiers, citoyens, etc.
L’État et la Région Île-de-France ont élaboré le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE). Adopté en octobre 2013, ce document identifie les réservoirs de biodiversité, ainsi que le réseau francilien des continuités écologiques. Il propose également tout un ensemble d’actions afin de préserver et reconstituer ce maillage.
Depuis de nombreuses années, le Conseil départemental de l’Essonne agit également de manière concrète dans ce domaine, dans le cadre de sa politique des Espaces naturels sensibles (ENS) et du Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée (PDIPR). Il a ainsi constitué un véritable "Réseau écologique départemental de l’Essonne" (REDE) couvrant 45000 hectares de milieux naturels et 2500 kilomètres de chemins.
Adopté en 2011, le nouveau Schéma départemental des espaces naturels sensibles (SDENS) donne donc une place importante à cette thématique. De nombreuses actions (études, acquisitions foncières, travaux de génie écologique, partenariats...) sont déclinées dans ce domaine sur la période 2012-2021.
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L'Essonne est un département caractérisé par un patrimoine écologique, géologique et paysager de grande valeur, mais sur lequel s’exercent de multiples pressions.
Ces contraintes altèrent la biodiversité et la fonctionnalité des écosystèmes :
Pourtant des éléments remarquables ont perduré jusqu’à nos jours, parfois au cœur même des villes.
Réussir un aménagement durable et équilibré du territoire, conciliant protection et développement, constitue donc un enjeu majeur pour l’Essonne. C’est pourquoi le Conseil départemental mène depuis plus de 20 ans une politique active en matière de protection des Espaces naturels sensibles (ENS).